Ce vendredi 7 janvier 2022, la résidence sociale jeune « les Amaranthes », qui se situe rue de Bâle à Riedisheim, a été inaugurée en présence de Monsieur Loïc Richard, Maire de Riedisheim, Monsieur Gérard Unfer, Président de l’association Aléos, Monsieur Jacques Rimeize, Président de la Caisse d’Allocation Familiale du Haut-Rhin, Monsieur Vincent Hagenbach, Vice-Président Habitat de m2A, Madame Patricia Bohn, Conseillère d’Alsace de la Collectivité Européenne d’Alsace, Monsieur Christian Debève, Conseiller Régional du Grand Est et Madame Brigitte Klinkert, Ministre déléguée auprès de la Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, chargée de l’insertion.
Ce projet est une co-construction de ces différentes instances qui sont parties du constat commun qu’il manquait une structure pour accueillir les jeunes majeurs sans soutien familial. La Ville de Riedisheim disposant d’un ensemble immobilier vide acquis récemment en entrée de ville, un projet de résidence pour jeunes majeurs est imaginé dans le cadre d’une acquisition réhabilitation par l’association Aléos. Les travaux d’adaptation du bâti sont engagés en 2018 pour une livraison début 2020. La crise sanitaire a bousculé le calendrier de mise en service et de montée en charge du projet opérationnel au printemps 2020.
La résidence est issue d’une réhabilitation lourde d’un ensemble immobilier comprenant au départ 3 immeubles dégradés situés au 291 / 293 / 295, Rue de Bâle à Riedisheim (68400). Un immeuble trop dégradé a été démoli permettant également de dédensifier le site.
Le programme se compose de logements Prêt Locatif Aidé d’Intégration (2xT3, 3xT2 et 44 studios) sous statut de résidence sociale. Les logements présentent une surface allant de 15 m² à un maximum de 51.05m². La résidence « les Amaranthes » regroupant au total ainsi 49 logements est labélisé « BBC Rénovation ».
Le coût de total de l’opération s’élève à 2.954.925 €. Les partenaires qui ont rendu possible l’émergence de cette initiative :
– L’Etat qui apporte via la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations un financement pour le résiduel de loyer, ainsi qu’une aide alimentaire de subsistance pour chaque jeune.
– La Collectivité Européenne d’Alsace qui finance l’accompagnement socio-professionnel à hauteur de 2,5 équivalents temps plein.
– La Caisse d’Allocation Familiale du Haut-Rhin qui verse l’Aide Personnalisée au Logement pour solvabiliser la redevance et complète le financement par une subvention d’équilibre.
– La région par son financement climaxion.
– La commune de Riedisheim pour la préemption puis la vente du foncier à Aléos.
– m2A en tant que délégataire des aides à la pierre (Prêt Locatif Aidé d’Intégration) et qui garantit le prêt Caisse des Dépôts.
Et enfin Aléos qui a porté l’acquisition et la réhabilitation des bâtiments, l’ingénierie sociale et financière du projet ainsi que l’articulation générale du dispositif.
La résidence sociale jeune « les Amaranthes » permet d’accueillir et de soutenir 12 jeunes (6 sortants d’institutions de « l’Aide Sociale à l’Enfance » et 6 en errance orientés par le Services Intégrés de l’Accueil et de l’Orientation) en leur attribuant un espace privé en studio, inscrit au sein d’une petite résidence sociale de moins de 50 logements.
Ce programme permet également :
– De créer les conditions favorables du vivre ensemble à travers l’apprentissage de repères et la médiation de cohabitation, et ainsi permettre au jeune majeur d’envisager à terme un relogement de droit commun.
– De soutenir l’échange et la communication pour accompagner les démarches de développement sur les domaines d’insertion sociale et professionnelle.
– D’élaborer un projet individualisé avec chaque jeune et l’aider à le concrétiser,- De Favoriser un environnement positif capable de les amener à se centrer et à pouvoir s’intégrer dans un environnement social approprié.
Cette démarche vise à proposer une alternative aux solutions de « mise à l’abri » par défaut et de viabilité éphémère. Elle a comme corollaire la volonté de permettre à de jeunes majeurs en errance et sans perspective, d’amorcer des solutions de socialisation, de ne plus être « condamnés » à la rue.
Il s’agit à la fois de proposer l’accès à un logement en tant que locataire de résidence sociale dans un cadre résidentiel sécurisé, tout en y associant une relation d’aide leur permettant de mieux appréhender leur propre situation, de les soutenir dans la verbalisation les questions qui les préoccupent, de proposer une alternative à l’inactivité et de soutenir le jeune majeur dans la construction d’un projet d’inscription dans notre environnement.
En effet, si l’on s’en tient à ce dernier seuil, sur lequel repose pour beaucoup la véritable autonomie, il va de soi que l’accès à la vie d’adulte est rendu désormais possible en moyenne vers 27 voire 30 ans.
Or la question de l’emploi des jeunes est directement liée à la question de la formation.
En 1980, 25% des jeunes accédaient au bac puis ce taux a plafonné à 65% jusqu’à la réforme du bac pro en 2012. Depuis 2019, le taux de bachelier dans les nouvelles générations est proche de 80% …
Mais ce résultat, de premier abord assez satisfaisant, ne doit pas nous faire perdre de vu l’essentiel : que ce soit en termes de durée ou d’influence du milieu social, les données statistiques reflètent malgré nos efforts le caractère toujours très inégalitaire de notre système éducatif.
La durée moyenne de scolarisation d’un jeune est toujours très liée aux revenus de ses parents. Les enfants issus des 8 premiers déciles (les 80% des français avec les revenus les plus bas) sont touchés par une baisse ou une stagnation de la durée des études et seuls les enfants issues des 20% de ménages les plus favorisés continuent de progresser.
Même constat quand on analyse l’influence du milieu social sur l’accès réel aux études.
Près de 71% des enfants d’enseignants/cadres accèdent aux études supérieures contre 47% des enfants d’ouvriers ou d’employés.
37% de enfants de CSP + (Catégorie Socio Professionnelle) obtiendront un diplôme de niveau 7 ou 8 (master 2, doctorat, grandes écoles) contre seulement 11% pour les enfants d’ouvriers et employés.
Il existe donc des catégories sociales pour lesquelles l’ascenseur social progresse, stagne ou redescend. Vous imaginez donc bien le mur que devra franchir un jeune pour s’émanciper lorsqu’il se trouve en rupture de tout soutien familial…