Histoire de Riedisheim depuis 1004

Le nom de Riedisheim apparaît pour la première fois sur un acte légal en 1004 dans le texte d’une concession faite par le roi d’Allemagne du droit de chasse à l’évêque de Bâle, sous la dénomination de « Rudinisheim ». Au fil des siècles, les variations linguistiques se poursuivent pour aboutir en 1832 à Riedisheim.

Quant à sa signification, elle fait l’objet de deux interprétations :

  • c’est une allusion toponymique au  » Ried  » pour les uns
  • c’est le dérivé d’un anthroponyme germanique, « Rüdo », « Rüdi », diminutifs de Rudolf, pour les autres.

Située dans une région frontalière, notre commune connut un passé très mouvementé.

Durant le Moyen Age, le ban de Riedisheim comprenait deux villages distincts : Riedisheim et Leibersheim, ce dernier ayant disparu, probablement en 1467, détruit par les Suisses lors des démêlés entre la Confédération helvétique et la Maison de Bourgogne. Seule la chapelle Saint-Marc aurait subsisté, démolie à la fin du XVIIIe siècle et ayant servi de carrière de pierres.

Riedisheim change souvent de nationalité, appartenant ainsi à différents seigneurs. Au XIIe siècle, Riedisheim faisait partie de la seigneurie d’Altkirch, relevant des comtes de Ferrette. En 1495, l’empereur d’Autriche accorde à titre héréditaire le fief de Riedisheim au comte Oswald de Thierstein, bailli d’Altkirch. C’est lui qui donnera ses armoiries à Riedisheim : une biche rouge marchant sur un sol vert dans un ciel d’argent. A l’extinction des Thierstein en 1523, Riedisheim retourne à l’Empire, puis aux comtes d’Ortenburg-Salamanca du bailliage de Landser.

En 1525, Riedisheim est incendié pendant la guerre des Paysans. Les seigneurs d’Ortenburg-Salamanca, très endettés, font des emprunts importants à la ville de Mulhouse et engagent Riedisheim, Brunstatt et Pfastatt. Jamais remboursée, Mulhouse essaie de s’approprier Riedisheim pendant la guerre de Trente Ans. Riedisheim proteste.

Par le traité de Westphalie, Riedisheim est rattaché au Royaume de France en 1648. Mulhouse perd définitivement ses droits sur Riedisheim en 1653, quand les héritiers des Fugger, créanciers d’Augsbourg, obtiennent l’adjudication des villages de Riedisheim, Brunstatt et Didenheim, qui seront acquis en 1654 par Martin Besenwald. Cette famille noble conservera la jouissance de Riedisheim jusqu’en 1798.

Lors des guerres napoléoniennes du début du XIXè siècle, les archives de Riedisheim subissent déjà des pertes importantes et irrémédiables, ainsi en 1815 le Conseil municipal constate que des archives ont été perdues « lors de l’invasion des Alliés ou des armées coalisées, époque où le village de Riedisheim a été saccagé et brûlé… ». Les destructions de ce raid de 1815 sont très importantes et entraîne le village dans une période économique difficile.

Le 9 août 1914, d’importants combats ont lieu, dans et aux abords du village.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, Riedisheim est bombardé en mai et en août 1944. Le village est libéré le 20 novembre 1944. Il est à noter que durant cette guerre, l’administration de la ville de Riedisheim a été rattachée à la ville de Mulhouse, de ce fait plus aucun service administratif ne fonctionnait. Les registres d’état civil à partir du 1er juillet 1941 sont donc tenus par la ville de Mulhouse, jusqu’à la fin de la guerre en mai 1945.

L’histoire de Riedisheim est aussi reliée avec l’histoire de l’eau. Au XIXè siècle, le ruisseau « Dorfgraben » traversait tout le village. Il descendait du Tannenwald et longeait pratiquement toute la rue d’Alsace. Au niveau de l’actuelle Aronde, le ruisseau était rattaché au « Seemattle », vestige d’un grand marécage. Le ruisseau était arrêté au niveau de l’actuel croisements des rues du Doubs, des Violettes et du Général de Gaulle, où il formait un autre marécage. Ce ruisseau fournissait l’eau pure aux Riedisheimois.

Différents puits ont été creusés : un sur l’ancienne place du village, un rue Joffre, deux rue du Maréchal Foch, un rue Poincaré, un rue de la Paix. Ces puits n’ont rien à voir avec ceux que l’on aperçoit rue du Maréchal Foch par exemple, et ont été installés dans les années 1990, à la même période que le lavoir de la place Boog. Ces petits édifices n’ont donc pas encore acquis une longue vie historique.

Le recensement de 1836 fait état de 1308 habitants. En 1843 cependant de nombreux Riedisheimois émigrent vers les Etats-Unis, notamment au Texas, espérant y vivre une vie meilleure. De nombreux membres de la famille Schertz embarquent à bord du « Jean Key » allant jusqu’à donner leur nom à la ville de Schertz au Texas.
Les années 1845-1846 sont très difficiles pour les Riedisheimois, en effet la pluie, les retards de germination, une moisson déficitaire, la pourriture de la pomme de terre, créent une sérieuse disette en Alsace. L’année 1846 étant la pire, l’Alsace entre dans une longue année de pénurie, qui n’est pas arrangée par le violent orage du 19 juin 1846, qui ravage « en moins d’une demi-heure les plus belles espérances du cultivateur et du vigneron de manière que les suites funestes de ce désastre se font vivement sentir, non seulement parmi la classe journalière, mais encore parmi les cultivateurs peu aisés à nombreuses familles ». La citation est extraite du registre des délibérations du conseil municipal (1836-1857), la séance du 9 janvier 1847 (cote Archives : 1D1/3).

fonds des Archives municipales.

Une ligne de chemin de fer reliant Mulhouse à Bâle a été inaugurée le 25 octobre 1840. Le 15 août 1841, Mulhouse est reliée à Colmar.

Riedisheim ne dispose pas de gare, mais voit à la fin du siècle l’implantation des ateliers de réparation et de révision du matériel roulant sur son ban communal, quant aux ateliers mulhousiens, ils s’occupent de la construction du matériel.

Passerelle au-dessus du chemin de fer à Riedisheim. 24 août 1933

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